Cercle Miroir Transformation
(Belgique)
Texte
Annie Baker
Traduction
Nick Millett
Patricia Morejón
Mise en scène et Scénography
Nick Millett
Avec
Luc Brumagne
Nicolas Buysse
Kim Leleux
Cécile Van Snick
Camille Voglaire
Assistante à la mise en scène
Clara Normand
Lumières
Nathalie Borlée
Manu Maffei
Régie générale
Manu Maffei
Régie son
Eric Degauquier
Techniciens lumières
Mathieu Bastyns
Damien Zuidhoek
Construction décor
Vincent Lamer
Jean-Philippe Hardy
Habilleuse
Emmanuelle Froidebise
Direction technique
James Magrofuoco
Un spectacle coproduit par l’Atelier Théâtre Jean Vilar, le Théâtre de Liège et le Théâtre Le Public en partenariat avec ELAPSE. Avec la participation du Centre des Arts scéniques.
Dans un petit village du Vermont, deux hommes et deux femmes participent à un atelier de théâtre. Sous la houlette de Marty, leur dynamique coach, Lauren l’adolescente rêveuse, Schultz l’ouvrier divorcé, Theresa la comédienne en plein questionnement et James le mari de Marty dévoilent peu à peu leurs aspirations profondes et leur fragilité.
Au fil des semaines et d’exercices incongrus, chacun dépasse peu à peu ses complexes, sa peur du ridicule et ses blessures camouflées. Cet atelier va changer leur vie !
Note d'intention:
"Dans une époque de Goliaths rougeauds, il est très utile de lire des choses sur les Davids délicats […]. Toute cette belle faiblesse […] vaut d’être chérie face à l’éclat éblouissant des mondes forts et auto-suffisants que les fidèles des Etats totalitaires nous promettent."
–Nabokov à propos de Tchekhov
"La cruauté et la souffrance m’intéressent beaucoup, en y réfléchissant. Mais on peut dire qu’en fait ce qui m’intéresse c’est de regarder la cruauté d’un oeil tendre."
–Annie Baker
En 2017, étant donné les événements récents à la fois aux USA et en Europe, la parole de Nabokov revient avec force. Dans notre mise en scène, un tapis de danse devient une boîte de Petri où on examine de près la beauté de la faiblesse humaine.
Les pièces d’Annie Baker constituent une micro-ethnographie du comportement et de la communication du quotidien où chaque modulation de timing et d’intensité sonore contient un monde d’émotions et de sens. Dans Cercle miroir transformation, Annie Baker a choisi le terrain de jeu idéal pour développer sa grammaire : une situation où la communication sociale ordinaire apparaît comme maladroite, complexée, euphémique et gauche, alors que les jeux théâtraux formels et artificiels percent le caractère évasif du quotidien avec une acuité incisive, désarmante et poétique. Une situation digne de Tchekhov, qui définit « le triste caractère comique du quotidien » comme son thème de prédilection.
L’atelier de théâtre est un sous-ensemble de ce phénomène très moderne : le stage de développement personnel. Il n’y a pas meilleur lieu pour explorer l’ironie de l’insatisfaction ou l’écart entre ambition personnelle et réalité. C’est le terrain de Beckett et de Tchekhov, ou de Woody Allen. Et la mélancolie comique de Baker est proche de la leur, générant l’émotion des illuminations passagères si puissantes chez le premier et l’effet cumulatif de l’extraordinaire toile émotionnelle du deuxième.
Nos héros ordinaires subissent un assaut sur leurs zones de confort et deviennent des pionniers de l’expérience intérieure. Dans le pathos et l’humour de leur expérience de la rencontre entre le jeu social et le jeu théâtral, nous apercevons le plus délicieux des paradoxes : l’être social a besoin de la conscience de soi, mais la conscience de soi entrave la communication de laquelle dépend l’être social.
Néanmoins, Baker est une optimiste et il s’agit bien de comédie. Il y a transformation. Ceci est important pour la mise en scène. Le développement, semble nous dire Baker, est imperceptible, c’est un effet secondaire par rapport au temps qui passe et il n’est remarqué qu’après coup.
Le style miniaturiste et discret de Baker nous invite à venir près de ses personnages, puis elle nous laisse là, inconfortablement proches, sans didactisme, sans morale édificatrice et consolante, sans Rire Final ou Dénouement Tragique spectaculaire... Juste avec un sentiment non-dit et partagé de notre humanité en tant qu’êtres temporels.
“Metteur en scène, Nick Millett est aussi coach d’acteurs. Ce qui ajoute un degré de profondeur à la mise en abyme à l’œuvre ici. [...] Peuplée de silences, d’hésitations, de doutes, la pièce d’Annie Baker a, de la comédie cruelle, l’efficacité acérée. L’interprétation fine de l’équipe ici réunie et dirigée avec sensibilité ose l’émotion non comme un but mais comme une matière, humaine et dangereuse, étrange objet d’identification. Et s’appuie sur l’équilibre délicat de l’émotion et du rire pour nous ébranler. Délicieux paradoxe.”
– La Libre Belgique
“Profondément humaine – à ne pas rater.”
– L’Avenir Belge
“La direction fine et précise de Nick Millett (qui a fort bien traduit la pièce avec l’aide de Patricia Morejon) met en avant les prestations inoubliables des cinq exceptionnels interprètes de cette palpitante expérience, qui oscille entre comédie et drame en permanence. On sort bouleversés de ce moment de théâtre-vérité, de cette pièce d’une profondeur rare qui en dit beaucoup sur l’humain. Et sur les vertus thérapeutiques du théâtre. Un grand coup de coeur."
– Froggy’s Delight
Performances
Février 2017: Théâtre de Liège
|
Février & Mars 2017: Atelier-Théâtre Jean Vilar, Louvain-la-Neuve
|
Août 2017: Royal Festival of Spa
|
Janvier 2018: Théâtre le Public, Brussels |